Communiqué de presse
Neurochirurgie à l’H.U.B : la technologie LITT confirme son impact clinique et ouvre la voie à de nouvelles indications en Belgique

Un an après les premières interventions réalisées avec la technologie de thermo-ablation laser guidée par imagerie (LITT) dans le traitement des épilepsies réfractaires et de certaines tumeurs cérébrales, les équipes du service de Neurochirurgie de l’Hôpital Universitaire de Bruxelles (H.U.B) dressent aujourd’hui un bilan particulièrement encourageant et annoncent les prochaines étapes pour 2026.
Un nouvel espoir pour les lésions cérébrales inaccessibles
La LITT est une technique mini-invasive reconnue qui permet de cibler avec une extrême précision des zones cérébrales profondes, auparavant inaccessibles par chirurgie conventionnelle. Par l’insertion d’une fibre optique au sein de la lésion, ce laser permet de brûler les tissus malades tout en vérifiant, seconde par seconde par IRM, que la température reste quant à elle contrôlée dans les tissus sains avoisinants. Elle constitue une option thérapeutique pour des patients qui, jusqu’à récemment, n’avaient aucune alternative.
La LITT est actuellement en plein essor outre-Atlantique et choisie comme option thérapeutique de première ligne pour certaines épilepsies réfractaires au traitement, notamment chez les enfants, pour lesquelles la chirurgie ouverte était associée à un risque de séquelle nettement plus important. Outre son efficacité, les patients plébiscitent également le confort de la technique qui ne nécessite pas de large ouverture de la boîte crânienne et permet plus rapidement une sortie de l’hôpital et un retour à la vie active que les options chirurgicales classiques.
L’H.U.B pionnier en neuro-oncologie
Si la toute première intervention des équipes de neurochirurgie a été pratiquée chez un patient atteint d’épilepsie réfractaire, l’H.U.B est également pionnier et le seul centre à proposer l’usage de la thermo-ablation laser guidée par IRM en neuro-oncologie en Belgique. Qu’il s’agisse de tumeurs bénignes ou malignes, chez les adultes ou les enfants, la LITT ouvre une possibilité de traitement pour certaines lésions tumorales profondes. Grâce à son caractère mini-invasif, elle représente également une alternative efficace pour des patients déjà lourdement éprouvés par les traitements oncologiques et auxquels on est heureux de pouvoir épargner une nouvelle chirurgie lourde.
Ces premiers traitements oncologiques par LITT ouvrent aussi la voie à de nouvelles recherches scientifiques, alliant l’expertise oncologique, neurochirurgicale et pédiatrique de l’Institut Jules Bordet, de l’Hôpital Erasme et de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola (HUDERF) réunis au sein du HUB.
Ces avancées thérapeutiques et scientifiques confirment le rôle central du H.U.B dans l’introduction et le développement de techniques neurochirurgicales innovantes dans le pays.
Des résultats cliniques très encourageants
Depuis l’introduction de la LITT, 5 patients atteints d’épilepsie réfractaire et 6 patients atteints d’une tumeur cérébrale ont été opérés au sein de l’institution. La majorité des patients a pu regagner son domicile le lendemain, ou le surlendemain, du traitement. Parmi les épileptiques traités, tous sont à ce jour libres de crise ou nettement améliorés par le traitement.
« La précision millimétrique de la LITT nous autorise à cibler la lésion tout en préservant au maximum les fonctions neurologiques. Elle offre un espoir à certains patients épileptiques, incurables auparavant, de retrouver une vie normale, libre de crise et sans séquelles. », Dr Sophie Schuind, Neurochirurgienne spécialisée en chirurgie de l’épilepsie et LITT au H.U.B
Les patients oncologiques ont, quant à eux, bénéficié d’un contrôle local prolongé de leur tumeur grâce au traitement. Un complément de chimiothérapie est cependant nécessaire dans la plupart des cas lorsqu’il s’agit notamment de tumeurs infiltrantes et récidivantes, afin d’éviter ou ralentir la progression des zones non traitées par le laser.
Le positionnement de la LITT parmi les autres stratégies thérapeutiques anti-cancéreuses devra, dans le futur, être affiné et cette réflexion est menée de front, avec l’expertise de l’Institut Jules Bordet, pôle oncologique d’excellence de l’H.U.B
« L’introduction de la LITT en neuro-oncologie ouvre une voie nouvelle aux patients présentant des tumeurs profondes. Notre collaboration vise à offrir un parcours intégré, afin d’apporter des traitements réellement innovants, au bon moment et au bon patient. », Dr. Mehdi Yahia-Cherif, Neurochirurgien spécialisé en neuro-oncologie au H.U.B
Ces succès cliniques poussent bien sûr l’H.U.B à envisager d’étendre le champ d’utilisation de la LITT à de nouvelles indications, y compris pédiatriques. En effet, certaines tumeurs résiduelles ou récidivantes pourraient être ciblées par le laser afin d’épargner aux jeunes enfants le traumatisme d’une nouvelle reprise chirurgicale.
Ces nouvelles perspectives thérapeutiques, en oncologie, pédiatrie ou épilepsie, seront bien sûr associées à des projets de recherche scientifique menés à l’H.U.B, en collaboration étroite avec l’Université Libre de Bruxelles (ULB), mais aussi dans le contexte d’études internationales de grande envergure.
Une capacité unique en Belgique
Aujourd’hui, l’H.U.B est le seul centre en Belgique à disposer en permanence d’une LITT et à permettre à des patients issus des quatre coins du pays d’en bénéficier de manière opérationnelle et structurée. Cette continuité tient à trois facteurs déterminants :
- Une plateforme technologique intégrée, comprenant un système LITT acquis, les fibres laser indispensables à son utilisation et l’imagerie IRM haute résolution compatible en continu.
- Une équipe multidisciplinaire dédiée (neurochirurgie, neurologie, radiologie interventionnelle, anesthésie, physiciens, neurosciences), formée et expérimentée dans la réalisation de ces interventions complexes.
- Un parcours de soins coordonné en neurochirurgie, en neuro-oncologie et en neurologie adulte et pédiatrique.
« La LITT nous permet aujourd’hui d’intervenir dans des zones du cerveau où la chirurgie classique n’était pas possible, même chez les enfants ! Pour certains patients, cela signifie passer de l’absence totale de solution à une perspective de stabilisation, de contrôle des symptômes, voire de retour à une vie active. Notre responsabilité est désormais de rendre cette technologie accessible au plus grand nombre. », Pr Olivier De Witte, Directeur du Service de Neurochirurgie du H.U.B
Un enjeu majeur de santé publique : vers un remboursement en Belgique
Malgré ces résultats, la LITT n’est toujours pas remboursée en Belgique. Cela limite l’accès des patients à une technologie pourtant reconnue en Europe et à l’international. L’H.U.B mène les démarches, avec d’autres universités, afin de faire reconnaître par les autorités belges l’impact médical, l’efficacité clinique et les bénéfices socio-économiques de la LITT, principalement pour les lésions épileptogènes inaccessibles par d’autres options.
Si l’H.U.B est le seul hôpital belge à disposer aujourd’hui de cette technologie, c’est uniquement grâce au soutien du Fonds Erasme et de l’Association Jules Bordet et de leurs généreux donateurs. Les dons philanthropiques et mécénats jouent, en effet, un rôle essentiel pour accélérer l’accès à cette innovation, traiter plus de patients et rendre possible des recherches scientifiques de pointe sur la LITT, tout comme de nombreux autres projets innovants.
« Chaque don contribue directement à élargir l’accès à cette technologie de pointe et à réduire le nombre de patients qui, aujourd’hui encore, n’y ont pas accès faute de moyens. Soutenir la LITT, c’est soutenir une médecine plus inclusive, plus précise et plus équitable. C’est donner à des patients une chance réelle là où il n’y en avait plus. », Cécile Van Parijs, Directrice du Fonds Erasme.
« L’Association Jules Bordet finance depuis plus de 50 ans la recherche à l’Institut Bordet, 1er centre belge de lutte contre le cancer. Le financement de projets innovants liés à l’utilisation de la LITT pour des patients souffrant de tumeur cérébrale inopérable s’inscrit dans le cadre de cette mission au service des malades. Il correspond aussi à notre engagement en faveur de la recherche oncologique au sein de l’Hôpital Universitaire de Bruxelles dont l’Institut Bordet fait désormais partie. », Ariane Cambier, Directrice de l’Association Jules Bordet.
Marine Lhomel
Frédérique Meeus