Communiqué de presse
L’H.U.B LANCE UNE CAMPAGNE DE PRÉVENTION DES ESCARRES

Bruxelles, 15/07/2025 — Alors que les températures estivales augmentent, l’Hôpital Universitaire de Bruxelles (H.U.B.) lance une campagne visant à sensibiliser les patients, les aidants et les soignants à la prévention des escarres. L’objectif : informer et éduquer afin de limiter au maximum l’apparition de ces plaies, à l’hôpital comme à domicile.
Les escarres, aussi appelées plaies de pression, sont des lésions de la peau et des tissus sous-jacents causées par une pression prolongée sur une zone du corps, souvent au niveau des points d’appui (talons, sacrum, hanches). Elles commencent généralement par une rougeur persistante, évoluant rapidement — parfois en quelques heures — vers des plaies profondes, si la pression n’est pas soulagée et la prise en charge multidisciplinaire non adaptée. La macération, mais aussi la dénutrition associée à une immobilité prolongée, aggravent leur apparition. Sans intervention rapide, elles peuvent entraîner des douleurs intenses ainsi que des plaies graves, et nécessiter des hospitalisations complexes, lourdes et prolongées.
DES PLAIES QUI PEUVENT SE DÉVELOPPER CHEZ DE NOMBREUX PATIENTS
Contrairement aux idées reçues, les escarres ne touchent pas uniquement les personnes âgées. Toutes personnes alitées, grabataires, hospitalisées de longue durée peuvent être concernées. Il est donc indispensable de dépister et de prévenir les escarres, d’autant plus que ces plaies sont évitables !
RESTER VIGILANT ET ALERTE QUANT À L’APPARITION D’ESCARRES
Il existe plusieurs signes d’alerte précoces à surveiller pour prévenir l’apparition ou l’aggravation des escarres :
- Rougeur qui ne disparaît pas lorsqu’on appuie doucement sur la peau : c’est réversible on doit agir vite !
- Douleur ou inconfort localisé, même si la peau semble intacte.
Ces signes peuvent évoluer rapidement. En cas de doute, il est essentiel d’alerter immédiatement une infirmière ou un médecin.
DES GESTES SIMPLES POUR ÉVITER LES COMPLICATIONS
« Chaque mobilisation, même minime, compte : changer de position, bouger un membre, ajuster un coussin… Ce sont des réflexes simples qui peuvent faire toute la différence. », explique Agathe Ducrocq.
- Mobilisation régulière (toutes les 2 ou 3 heures)
- Surfaces de prévention adaptées (matelas, coussin anti-escarres, draps, vêtements, etc.)
- Surveillance quotidienne de la peau dans les zones à risque
- Hygiène et hydratation de la peau (notamment en cas d’incontinence ou de forte chaleur)
- Suivi de l’apport nutritionnel et de l’hydratation
- Communication et vigilance partagée
En cas de forte chaleur, il est nécessaire de rafraîchir et de changer la literie. Cela évite la macération et assure un meilleur confort du patient.
UN PROBLÈME DE SANTÉ PUBLIQUE MAJEUR… MAIS SOUS-ESTIMÉ
L’apparition d’une escarre n’est pas seulement un problème localisé. Elle a des conséquences systémiques importantes :
- Hospitalisations évitables ou réhospitalisations pour infections ou complications ;
- Allongement de la durée d’hospitalisation de plusieurs jours, voire semaines ;
- Coût accru pour le système de santé : soins spécialisés, pansements techniques, interventions chirurgicales ;
- Charge de travail considérablement alourdie pour les équipes infirmières ;
- Douleurs importantes, perte d’autonomie, isolement pour les patients ;
- Poids émotionnel et physique pour les aidants, souvent peu ou mal formés à ce type de soins.
« Les escarres ne sont pas de simples plaies : elles alourdissent les soins, prolongent les hospitalisations, mobilisent des ressources humaines et matérielles importantes. Pour les patients, c’est une douleur physique qui freine leur rétablissement et qui laisse des cicatrices. Pour les soignants, c’est une prise en charge complexe et chronophage. Mieux vaut prévenir que guérir », insiste Agathe Ducrocq.
Quelques chiffres issus de rapports belges et français1
Impact | Chiffres clés |
Prévalence en hôpital en Belgique | >10 % |
Durée de séjour prolongée (BE) | +4 à 15 jours |
Efficacité préventive (BE) | Réduction de 4,8 % à 2,8 % avec pansements |
UNE NOUVELLE CAMPAGNE DE PRÉVENTION MADE IN H.U.B
Pour répondre à cet enjeu, l’H.U.B lance une campagne de sensibilisation et de prévention annuelle durant laquelle il proposera une série d’outils pédagogiques adaptés aux différents publics :
- Un dépliant pédagogique à destination des patients et aidants (FR/NL)
- Un mémento pratique pour les soignants hospitaliers et à domicile
- Des vidéos explicatives et témoignages de patients
- Des publications mensuelles sur les réseaux sociaux
- Des formations internes pour le personnel soignant
1 Sources : https://kce.fgov.be/sites/default/files/2021-11/KCE_193B_prevention_escarres_decubitus_0.pdf ; Defloor, Tom ; Gobert, Micheline ; Bouzegta, Nadia ; Beeckman, Dimitri ; Vanderwee, Katrien ; et. al. Etude de la prévalence des escarres dans les hôpitaux belges - Projet PUMap. (2008) 103 pages http://hdl.handle.net/2078.1/104630 ;